Dans la grande famille des smartphones, le Sony Xperia 1 III se positionne
comme un outil pour les photographes, les cinéastes, les audiophiles et les
joueurs. Il s’agit de la troisième tentative de Sony de créer un téléphone
destiné aux créatifs.
Avec un téléobjectif sophistiqué composé de minuscules lentilles mobiles
qui peuvent varier la longueur focale, la 5G et un écran 4K à taux de
rafraîchissement élevé, on peut se demander si Sony n’en fait pas un peu
trop. Car le fait que le Xperia 1 III coûte 1 300 dollars rend ses défauts
impossibles à ignorer.
Sony nous a confié un exemplaire de préproduction que nous avons trouvé
aussi impressionnant que frustrant. Les photos et les vidéos sont superbes
et le smartphone regorge de fonctionnalités dignes d’un smartphone Android
premium. Mais son prix exorbitant, des bugs logiciels et une organisation
confuse des fonctions photo et vidéo nous rendent difficile de recommander
le Xperia 1 III.
Un écran 4K parfait… à l’intérieur
Le Sony Xperia 1 III est doté d’un écran 4K de 6,5 pouces avec un taux de
rafraîchissement que l’on peut régler à 60 ou 120 Hz. L’affichage et les
couleurs sont superbes à l’intérieur, les jeux et animations hyper fluides.
Le taux de rafraîchissement étant fixe, l’impact sur l’autonomie est
néanmoins assez significatif lorsqu’il est fixé sur 120 Hz.
Aussi impressionnante que soit la définition 4K, cet écran n’est pas
radicalement meilleur qu’un écran de définition inférieure avec un taux de
rafraîchissement élevé comme celui du
Galaxy S21 Ultra. Et grosse déception lors de l’utilisation en extérieur car il n’est pas
suffisamment lumineux et presque impossible à lire.
Comme le
Sony Xperia Pro, on peut utiliser le Xperia 1 III comme moniteur externe pour un appareil
photo. Il n’offre pas toutes les options du Pro, mais c’est pratique. Nous
avons rencontré quelques bugs en testant l’application Affichage externe.
Mais lorsqu’elle fonctionnait, c’était très bien.
L’appareil photo arrière du Xperia 1 III est excellent, le module selfie
l’est moins
À l’arrière, on trouve trois modules photo :
- Un capteur principal
grand-angle 1/1,7’’ de 12 mégapixels calibré pour les photos en basse
lumière - Un capteur ultra grand-angle de 12 mégapixels
- Un téléobjectif
12 mégapixels avec un objectif variable
Le téléobjectif variable est une
réussite technique remarquable, mais en termes d’avantages réellement
perceptibles, on reste dubitatif.
Si on recherche la polyvalence, cela peut-être une option appréciable. Mais
d’autres téléphones comme le Galaxy S21 Ultra font quelque chose de
similaire avec deux téléobjectifs distincts. Heureusement, le Xperia 1 III
a comme autre atout un zoom qui prend d’excellentes photos. En fait, dans
l’ensemble, les modules arrière du Xperia 1 III sont très proches les uns
des autres en termes de qualité d’image et de couleurs.
Mais la caractéristique la plus remarquable, c’est l’Eye AF (mise au point automatique des yeux).
Cette fonction n’est pas nouvelle dans la gamme Xperia qui en a hérité des
appareils photo hybrides Alpha de Sony. Il s’agit d’une mise au point
automatique en temps réel sur les yeux des humains comme des animaux. En
gros, lorsqu’on lance l’application Photo Pro, le téléphone peut identifier
les personnes ou les animaux dans le viseur et verrouiller la mise au point
sur leur regard. Même s’ils bougent ou regardent ailleurs, Eye AF les suit.
Il n’y a même pas besoin de toucher l’écran. Idéal pour les parents qui
cherchent à prendre une « belle photo nette » de leur enfant ou pour les
propriétaires d’animaux.
Venons-en à l’appareil photo selfie qui, comparé aux modules arrière, est
tout juste correct. Il s’agit d’un capteur de 8 mégapixels qui livre des
photos assez moyennes. On s’attendait à bien mieux de la part d’un
téléphone destiné aux photographes, surtout à 1 300 dollars. De plus, il
serait appréciable de pouvoir utiliser la caméra selfie pour se filmer dans
l’application Cinema Pro.
Le Xperia 1 III conserve le bouton d’obturateur physique, ce qui est un bon
point. De plus, au lieu de faire cohabiter l’application photo Android par
défaut avec les deux applications Photo Pro et Cinema Pro, Sony a cherché à
rationaliser l’organisation. Sauf que le résultat est étrange. En fait,
l’application appareil photo Android par défaut a été intégrée à
l’application Photo Pro sous un mode appelé Basic. Du coup, on se retrouve
à devoir ouvrir l’application Photo Pro pour enregistrer des vidéos et
accéder au mode ralenti. De plus, lorsque l’on filme avec le mode Basic,
il y a un long délai entre le moment où l’on appuie sur le bouton d’arrêt
de l’enregistrement et l’arrêt effectif. Dans le doute, il nous est arrivé
d’appuyer une deuxième fois ce qui a eu pour effet d’arrêter la première
vidéo et de lancer un nouvel enregistrement. De plus, lorsque l’on filme,
on ne peut pas passer d’une caméra à l’autre.
L’application Cinema Pro réveille le réalisateur qui sommeille en vous
Si vous aimez les contrôles manuels ou si vous avez une approche plus
cinématographique de la réalisation de vidéos avec votre smartphone,
l’application Cinema Pro est faite pour vous. Comme avec le
Xperia 5 II, elle permet désormais d’enregistrer des vidéos 4K à 120 images par
seconde avec l’appareil photo principal et de les sauvegarder dans un
fichier vidéo à 30 images par seconde. Les séquences au ralenti avec Cinema
Pro sont incroyables. Les vidéos sont de toute beauté.
Cependant, l’application Cinema Pro présente certaines limites. Les vidéos
en basse lumière sont de piètre qualité. Cela est dû au fait que
l’application est conçue pour filmer à une sensibilité ISO maximale de 800.
De plus, lorsque l’on filme à l’extérieur par une journée ensoleillée, on
abaisse l’ISO, ce qui implique d’utiliser un angle d’obturation
ridiculement bas pour compenser. Si vous envisagez d’utiliser le Xperia 1
III pour prendre des photos avec l’application Cinema Pro en extérieur,
nous recommandons vivement d’utiliser un filtre à densité neutre.
De bonnes performances mais une autonomie moyenne
Le Xperia 1 III est équipé d’un processeur Snapdragon 888 et de 12 Go de
RAM, ce qui assure des performances solides, notamment pour
l’enregistrement de vidéos et les jeux. Aux bancs d’essai, il se classe dans la moyenne des smartphones Android
avec SoC 888.
En revanche, grosse déception du côté de l’autonomie. Nous n’avons pas tenu
plus d’une journée avec une utilisation légère. Les jours où nous faisions
beaucoup de photos et jouions à des jeux, il fallait recharger avant
l’heure du dîner.
Lors de notre test d’endurance de lecture vidéo continue en mode avion, il
a tenu 16 heures et 12 minutes avec l’écran réglé sur 60 Hz, ce qui est une
durée acceptable. Sur le même test avec l’écran à 120 Hz, il a duré 10
heures et 45 minutes. Ce qui est loin d’être satisfaisant.
Article de CNET.com adapté par CNETFrance
Image : Sarah Tew/CNET